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Art, Good Food & Books #87

Jeux de transparences


 Un effet d’émeraude pour une poire offerte lors d’une fête par Anne Marie Thomas voisine ici avec la transparence des verres donnée par Lucile Viaud.


Reflet de matière, invention d’images, la poésie d’Anjela Duval les font merveilles à nos yeux.


19août 2024



Corinne Cossé-le Grand



Instagram @carrousel_art


 


Poire à là menthe et au chocolat proposée par Anne Marie Thomas

Ingrédients pour 4 personnes.

Préparation 20 minutes.Cuisson 15 minutes.Réfrigération 3h au minimum.125g de chocolat Nestlé dessert,4 poires de taille moyenne,75cl de sirop de menthe verte,200g de sucre semoule,2 cuillerées à soupe d'alcool de menthe,2 citrons. 


Préparez le sirop pour pocher les poires: dans une grande casserole, mélangez le sirop de menthe, l'alcool de menthe, le sucre et le jus des deux citrons, portez à ébullition et remuez pour faire fondre le sucre. 


Epluchez les poires en conservant la queue et plongez les dans le sirop. Laissez cuire 7 à 10 minutes selon leur degré de maturité et leur variété. Piquez les avec une aiguille pour vérifier leur cuisson. 


Laissez refroidir les poires dans le sirop en les recouvrent d'une petite assiette afin qu'elles restent totalement immergées. Placez les au réfrigérateur pendant 3 heures. 

Au moment de servir, faites fondre le chocolat avec 10 cl d'eau, au bain-marie ou au micro-ondes. Versez cette sauce chaude sur les poires froides égouttées et dégustez immédiatement. 


Vous pouvez réutiliser le sirop de menthe pour des boissons fraîches. Mélangez le à de la glace pilée et servez dans des verres givrés.



Lucille Viaud, collection Ostraco

Lucile Viaud est une artiste, designeuse et chercheuse française qui a découvert que les molécules des éléments marins comme les algues ou la vase sont identiques à celles des produits utilisés dans l’industrie du verre comme la soude ou la potasse. Elles peuvent donc entrer elles aussi dans la composition de ce matériau et le rendre plus écologique.



L’artiste a démarré son cursus à l’Ecole Boulle et obtient  en 2015 son Diplôme supérieur d’Arts Appliqués en design d’objet. Elle lance la même année son projet Ostraco, né dans le cadre de ses recherches de fin d’études.




Anjela Duval, de son vrai nom Marie-Angèle Duval , 1905-1981, née dans une modeste famille paysanne, n’a jamais quitté la terre de ses parents qu’elle a cultivée toute sa vie, tout comme elle a cultivé le breton. La langue et les paysages sont intrinsèquement mêlés dans sa poésie découverte et publiée dans les années soixante, au moment où  la culture bretonne devient une identité revendiquée.

Emerveillée ou nostalgique, parfois révoltée, enthousiaste et rêveuse, dure au labeur ou contemplative, elle vit ses état d’âme et de cœur en accord avec les sillons, les arbres et les talus.

Clichés

Quatre-vingt-dix ans aujourd’hui

A cette heure les cloches de Tonquedec célébraient

La messe de mariage de mon père et de ma mère

Comment était le temps. Comment étaient les gens

J’invente les images de 1881.

Les bois de Trorozeg

S’agrippent à la montagne

Plongée dans la brume

Pas une feuille pas une herbe ne bouge

Fantômes blancs sous les parapluies

Multicolores comme des fleurs énormes qui marchent 

Sur la petite table un sac de papier brun

Froissé et défroissé, à l’intérieur un trésor

Plus précieux que s’il était d’or et d’argent :

Quatre poires de Traon-an-dour 

Joget ha dijoget, met enann un tensor

Priziusoc’h eget arc’hant hag aour : 

Peder berenn Bezi eus Traon-an-dour. 

13 et 14 octobre 1981. 13 ha 14 a viz Here 1981


«   Clichés » le mot est à prendre dans le sens d’instantanés, des images comme des tableaux, des éclats de souvenirs. Une date anniversaire qui dit aussi le passage du temps. « Les cloches de Tonquedec », ce nom, à lui seul, est tout un pays de très vieilles légendes. Et surgissent les images : L’église du petit village, aujourd’hui, comme en 1881, presqu’un siècle. Les mariés depuis  longtemps en sont allés, suivis de leur cortège, comme dans les tableaux de pardons du 19ème siècle.  

Elle est assise dans l’herbe, « invente les images » en écoutant les carillons, regardant le paysage, sa faux posée prés d’elle et son chien sur les jambes comme dans les entretiens avec André Voisin qui l’ont rendue célèbre dans les années 70.

La farandole se perd dans le lointain, le regard se pose alentour, un autre nom lie le présent au passé, Trorozeg. Les bois et les brumes du Tregor, sa terre natale encore inchangée dans le temps où elle écrit, le soir, après le travail dans les champs. Les sonorités un peu dures de la langue deviennent les prairies, les champs, les talus, les villages et les familles, le quotidien, qui nourrit sa chair et sa poésie.

Les vers sont courts, les mots simples, les phrases concises dessinent un univers concret et onirique à la fois. Le souvenir des mariés, « fantômes blancs » qui s’en vont dans les brumes,se dissipe. Peut-être était-ce aussi un pardon, une procession. 

Silence. Les cloches se sont tues, comme celles de la ville d’Ys. 

Il faut rentrer,  quatre vers brefs, un seul verbe pour aboutir à la contemplation d’une modeste et riche offrande de la terre :

« Quatre poires de Traon-an-dour »

La récolte est maigre mais le don précieux, il vient de Traon-an-dour, chez elle. 

Dans cet extrait on passe rapidement du passé au présent, du paysage à l’esprit, du rêve au fruit sauvage.  C’est tout l’univers d’Anjela Duval. Les intellectuels de l’époque, qui ont ont lu Ernest Renan, s’intéressent à la langue, aux légendes à toute cette culture ancestrale, parfois orale, qui risque de disparaître. André Voisin, « scientifique de profession et fermier de cœur », un des premiers biochimistes à alerter contre le danger de l’agriculture intensive, va lui rendre visite et diffuse cet entretien à la télévision. Succès immédiat, la vie de la poétesse va changer, ses textes seront édités, traduits. On vient la voir, on l’écoute, on l’admire. La voilà représentante de la sagesse et de la poésie paysanne. 

Elle, elle cultive toujours sa terre, se chauffe de son bois, écrit sur des cahiers d’écolier, regarde le monde avec une distance amusée, malicieuse, heureuse avec les trésors de son pays bien aimé.

Marylène Conanmariconan29@gmail.comInstagram: @conanconan2935

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